OVG 0eceeAprés les attentats du 22 mars 2016, 1800 militaires ont été déployés dans nos rues, il fallait clairement venir en renfort à la police pour sécuriser les lieux et sites possibles d'attentats. Trois ans aprés, nos soldats sont bien plus discrets que par le passé. Il faut se rendre dans les gares de Bruxelles, à l’aéroport de Bruxelles-National ou encore à Anvers ou Charleroi et Liège pour les croiser. Ils ont quasiment disparu des rues. 
 
Pourtant, les militaires qui patrouillent dans le cadre de l’opération Vigilant Guardian (OVG) sont encore quotidiennement plusieurs centaines. Le chiffre n’a pas baissé depuis deux ans. D'aprés les dires de Laëtitia Gérard, porte-parole adjointe du service presse de la Défense,« Ils ne peuvent être au maximum 550 et minimum 420 à patrouiller dans nos rue ».
 

Le conseil des ministres discute du nombre de militaires à mobiliser sur base d’un rapport du risque d’attentat présenté par l’Ocam (Organe de coordination pour l’analyse de la menace) au Conseil national de sécurité. A part quelques endroits stratégiques, où le niveau de la menace est fixé à 3, l’ensemble du pays est au niveau 2 depuis janvier 2018.

Malgré ce niveau 2, le nombre de 550 n’a pas changé  depuis de très longs mois. Le prochain débat est fixé au 2 février. Le ministre Goffin souhaite, lui, faire descendre le nombre de militaires participant à Vigilant Guardian à 200, avec une réserve de 100. Redescendre à 200 serait correct face aux 1.000 qui sont en opération à l’étranger. Le ministre Goffin précise néanmoins que ce dossier se trouvera sur la table du prochain gouvernement de plein exercice. « nous sommes en affaires courantes et nous ne pouvons que revoir la situation de mois en mois sans prendre de décision définitive ».

Cette décision qui n’en est pas une, énerve au plus haut point .L'opération a été lancée sans phase de planification et sans limite avec un renouvellement chaque mois. Durant deux ans, aucun Politique n’a pris le risque de faire un plan avec la peur que l’opération se termine deux jours plus tard, de plus les règles d’engagement sont très restrictives. Nos militaires n’ont le droit d’agir qu’en cas de stricte autodéfense et d’attaque terroriste manifeste. Il n’y a, actuellement, aucune base légale pour donner des prérogatives de police à des militaires. Dès que survient un évènement grave en termes de sécurité en Belgique, la réaction est toujours la même, on pense alors à l’Armée. Ce Département subira des réductions de personnel comme aucun autre, au cours des cinq prochaines années. 11.400 militaires belges prendront leur retraite, soit environ 40% de l’ensemble du personnel militaire.Le ministère de la Défense ne sera probablement pas en mesure de recruter suffisamment de nouveaux militaires dans les années à venir afin d'assurer les missions premières de la défense. 

La Composante Terre est la plus touchée par Vigilant Guardian.La Défense est en train de perdre toute une génération de jeunes soldats qui n'ont plus les moyens en temps pour s’entrainer et se préparer pour des missions extérieures.On perd notre capacité au combat. Cela ne se sent pas tout de suite. On verra les conséquences quand nos militaires seront au contact en opération.Plus on sécurisera nos villes militairement, plus on déforcera la Composante Terre, sans pour autant affaiblir les terroristes.

Après consultation de la base voici ce qu'il ressort de la question du maintien ou non de la mission Vigilant Guardian. Il apparait, en général, que les miltaires de terrain soient pour le maintien des OVG, et ce pour plusieurs raisons. En premier lieu, le regard et l’image que le civil a, à présent, du militaire. Beaucoup de gens continuent à dire merci lors de leurs patrouilles. La mission apporte également une diversité dans leur travail et leur donne une impression d'utilité sur le territoire. L’autre aspect non négligeable est l’apport financier même si beaucoup n’aime pas trop l’évoquer. Beaucoup de nos soldats restent donc attirés par cette mission tout en restant conscients de l'impact négatif de l'opération Vigilant Guardian sur le training et les activités opérationnelles.

D’un point de vue politique, le plus important est dans la démonstration, pas dans le pragmatisme. Bien que ce soit difficilement compréhensible, ce n’est pas le manque de moyens des Services de Police, de la Justice ou du Renseignement qui fait peur au citoyen, mais qu’un jour cette présence militaire dans les rues disparaisse.

Pour la CGSP Défense, il est indispensable que le prochain Gouvernement prenne une décision réaliste, en reduisant drastiquement les effectifs de l’opération Vigilant Guardian, voir même en stoppant celle-ci afin d'utiliser la Défense pour ce à quoi elle est formée et entraînée, à l’extérieur de nos frontières, dans des missions de stabilisation. Le premier métier des militaires n’est pas d’assurer la sécurité en rue. Il faut avoir maintenant le courage de revenir à une situation normale.

  • L'armée belge voudrait cesser ses patrouilles en rue cliquer ici